La Grande Guerre dévaste
l’Europe et engloutit les peuples et les nations
les uns après les autres.
Des quatre coins du globe,
ils sont des millions à venir mourir
dans les tranchées et sur les
champs de batailles.
Quand Lara m’a parlé du mémorial aux combattants musulmans de Verdun, j’ai tout de suite voulu le voir.
Je connaissais les champs de croix blanches des cimetières militaires français, bien sûr.
Mais là, ces centaines de stèles musulmanes, c’est très impressionnant !
Et puis je suis allé visiter la Citadelle de Verdun et le fort de Douaumont.
J’ose à peine imaginer ce que les soldats ont vécu là, entre ces murs suintant d’humidité, dans le vacarme terrifiant des bombardements.
Sans compter les maladies, les rats qui pullulent, les poux qui démangent à s’en arracher les cheveux !
Et dire que c’est là que mon arrière-grand-père, Ousmane Samaké, s’est battu.
Il était tirailleur sénégalais.
Et pourtant, au pays, c’était un griot tout à fait pacifique.
Il était entouré d’instruments de musique.
Il en jouait sans arrêt. Comme moi, en fait !
Il avait par exemple une drôle de cornemuse, et un petit accordéon,
que j’ai récupéré et sur lequel je joue encore parfois.
Tout comme lui le faisait alors qu’il était entouré de ses frères d’armes, à l’arrière du front.
Il faut dire que l’industrie était très importante
dans cette région.